Comme un symbole ! La discipline qui ramène le plus de médailles Olympiques à la France, l’escrime, lance les hostilités pour l’année des jeux avec le Mazars Challenge International, dès début 2024. Du 11 au 14 janvier se tenait, au stade Pierre de Coubertin à Paris, la compétition de coupe du monde de fleuret. Impressionnant test et mise en route pour les meilleur.es fleurettistes du monde et pour leurs préparations aux Jeux Olympiques de Paris 2024.

 Le Fleuret a sa propre particularité, il fait partie des trois armes de la discipline de l’escrime avec l’épée et le sabre. La particularité du fleuret est qu’il est régi par une règle simple, le ou la premier.e qui attaque, a raison. Et contrairement aux deux autres, on gagne seulement si on touche la zone du “buste”.

Depuis longtemps, cette discipline titre nos athlètes français.es, à commencer par Eugène Henri Gravelotte qui deviendra le premier champion olympique de fleuret lors des JO d’Athènes de 1896. Il faudra attendre Pascale Trinquet-Hachin, première Française à décrocher, cent ans plus tard, le titre olympique féminin en individuel dans cette catégorie d'armes. Sacrée à Moscou en 1980 à la fois en individuel puis par équipe trois jours plus tard. Depuis, le fleuret olympique, ce sont vingt-trois médailles en individuel et quatorze par équipe. 

Pour les statistiques, tout va bien pour l’escrime française, pourtant en interne, la sauce commence à tourner au vinaigre. Le 24 mai 2024, à deux mois des Jeux de Paris, l'entraîneur du sabre hommes a quitté ses fonctions juste après son homologue masculin du fleuret. Le 29 sept 2023, déjà, Bruno Gares, président de la Fédération française d’escrime avait lui aussi annoncé qu’il quittait ses fonctions, cette fois-ci pour “raisons personnelles”. Une démission qui arrivait juste après une première vague de claquage de portes sans précédent. On ne connaît réellement pas les raisons profondes de ces conflits et de leurs natures, alors, que peut-il donc bien se passer dans l'institution de l’escrime français, quelqu’un tient-il encore le navire, nos athlètes sont ils livré.es à eux-mêmes ?

Dans un autre temps de malheurs, Ysaora Thibus, un temps annoncée comme prétendante pour représenter la délégation française, a d’abord été contrôlée positive à un agent dopant, l’ostarine. Ysaora a vu son rêve s'effondrer avant de se lancer dans une bataille judiciaire extrêmement scrupuleuse. La fédération française avait repoussé sa date de sélection accrochée à la réponse du tribunal disciplinaire antidopage de la fédération d’Escrime, pour finalement après de longs mois de combat, obtenir enfin gain de son innocence. Les malheurs ne s'arrêtent pas là, un mois seulement après l’autorisation à sa reprise de compétition, la tireuse française et sa compatriote Anita Blaze, ensemble vice-championnes olympiques par équipe, vont se blesser lourdement lors des championnats d’Europe de Bâle, de là potentiellement, à contraindre leur présence lors du plus grand tournoi d’été.

Digne des plus grands scénarios du cinéma, l’escrime française nous réserve beaucoup de rebondissements pour Paris 2024. La France a la chance de pouvoir compter dans ses rangs les meilleur.es escrimeurs et escrimeuses du monde, alors quoiqu'il arrive, à domicile, cette discipline n’a pas fini de nous faire rêver.

Publiée le 18/07/2024
Photographie DU MAZARS CHALLENGE INTERNATIONAL DE PARIS 2024 - STAde pierre de coubertin, paris - 14/01/2024