Le 8 mars dernier, des rassemblements et des manifestations se donnaient rendez-vous partout en France et dans le monde entier pour célébrer la journée internationale des droits des femmes. À Lille, comme dans la plupart des villes, des cortèges ont défilé pour rappeler que ces droits de plus en plus en danger ne sont ni suffisants, ni à négocier.

 C’est aussi la date du 8 mars 2024 que la France a choisie pour inscrire le droit à l’intervention volontaire de grossesses (IVG) dans la constitution française afin que ce droit soit scellé et que sa liberté soit garantie.

Pourtant, le président du Sénat, Gérard Larcher s’était opposé à plusieurs reprises à cette inscription après avoir déclaré “L'IVG n'est pas menacée dans notre pays.”

Hervé Lepinau, députée RN réélu à l’issue des élections législatives anticipées de juin 2024 avait comparé, en 2020, l'avortement à un génocide ou encore aux "crimes de Daesh".

En 2011, Marine Le Pen avait quant à elle émis son souhait de dérembourser l'IVG, fustigeant des "avortements de confort".

Quatre petits mois séparent l’adoption à l’IVG dans la constitution et le premier tour des législatives anticipées après la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron le 9 juin 2024. Quatre mois et pourtant 8 744 080 votants, 20,18 % des inscrits, 32,05 % des exprimés ont voté pour le parti d’où proviennent la presque totalité de ces déclarations virulentes contre le droit à l’avortement.

"Il suffira d’une crise politique, économique et religieuse pour que les droits des femmes, nos droits, soient remis en question. Votre vie durant, vous devrez demeurer vigilantes." nous disait Simone de Beauvoir.

Quatre mois, c’est court pour un droit qui ne serait pas menacé.

Il aura fallu quarante-neuf ans pour que l’autorisation volontaire de grossesse soit garantie par la constitution, essayons qu’il ne soit pas aussi long de garantir ce qu’il nous reste à garantir.


1791 : Olympe de Gouges publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

20 septembre 1792 : adoption de la première loi française sur le divorce.

21 décembre 1880 : le lycée public s’ouvre aux filles.

27 juillet 1884 : rétablissement du divorce.

21 avril 1944 : les femmes françaises obtiennent le droit de vote.

1956 : création du planning familial.

13 juillet 1965 : les femmes peuvent travailler librement.

28 décembre 1967 : la contraception est légale.

4 juin 1970 : les femmes obtiennent le partage de l’autorité parentale.

22 décembre 1972 : la loi pose le principe de l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes.

16 juillet 1974 : Françoise Giroud est nommée secrétaire d'État.

17 janvier 1975 : légalisation de l’avortement.

11 juillet 1975 : le divorce par consentement mutuel est autorisé.

31 décembre 1979 : la loi sur l’IVG devient définitive.

6 mars 1980 : Marguerite Yourcenar, première femme à l’Académie française.

23 décembre 1980 : loi sur le viol.

12 octobre 1981 : la législation sur l’IVG évolue.

8 mars 1982 : première Journée nationale des femmes en France.

31 décembre 1982 : l’IVG est remboursée.

13 juillet 1983 : loi Roudy

23 décembre 1985 : l’égalité des époux.

5 septembre 1990 : reconnaissance du viol entre époux.

15 mai 1991 : Édith Cresson, première femme Première ministre.

27 janvier 1993 : loi sur le délit d’entrave à l’IVG.

8 mars 1998 : féminisation des métiers.

13 décembre 2000 : loi relative à la contraception d’urgence.

4 mars 2002 : un enfant peut porter le nom de sa mère.

5 avril 2006 : renforcement de la loi sur la prévention et la répression des violences conjugales.

9 juillet 2010 : nouvelle loi contre les violences faites aux femmes.

6 août 2012 : facilitation de délivrance pour la pilule contraceptive.

Août 2012 : nouvelle loi sur le harcèlement sexuel.

25 mars 2013 : remboursement de l’IVG à 100 %.

4 août 2014 : promulgation de la loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

1er janvier 2016 : taxe tampon.

26 janvier 2016 : loi de santé pour la modernisation du système de santé.

27 février 2017 : réforme de la prescription pénale.

3 août 2018 : promulgation de la loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

5 septembre 2018 : l’index d’égalité professionnelle femmes-hommes.

28 décembre 2019 : loi visant à agir contre les violences au sein de la famille.

30 juillet 2020 : promulgation de la loi visant à protéger les victimes de violences conjugales.

25 août 2020 : la contraception gratuite pour les mineures de moins de 15 ans.

23 septembre 2020 : mise en œuvre du bracelet antirapprochement (BAR).

21 avril 2021 : loi visant à protéger les mineurs des crimes et délits sexuels et de l'inceste.

2 août 2021 : loi relative à la bioéthique.

1er septembre 2021 : gratuité des protections périodiques pour les étudiantes.

23 décembre 2021 : la contraception gratuite pour les femmes de moins de 25 ans.

2 mars 2022 : allongement du délai légal de l’IVG.

28 juin 2022 : première femme, présidente de l’Assemblée nationale.

1er janvier 2023 : gratuité des préservatifs et de la contraception d'urgence.

24 janvier 2023 : l’outrage sexiste et sexuel aggravé devient un délit.

28 février 2023 : création d’une aide universelle pour les victimes de violences conjugales.

7 juillet 2023 : des mesures pour mieux accompagner les femmes après une fausse couche.

8 mars 2024 : loi constitutionnelle qui modifie l'article 34 de la Constitution pour y inscrire que "La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse". 

Publiée le 18/07/2024
Photographie DE LA JOURNée international dES droitS des femmes - lille - 08/03/2024